Éric Minh Cuong Castaing

Chorégraphe et directeur artistique

 

Le chorégraphe et artiste visuel Éric Minh Cuong Castaing, né en Seine-Saint-Denis, a fondé la compagnie Shōnen en 2007, dont il est le directeur artistique. Eric Minh Cuong Castaing est aujourd’hui artiste associé à Montpellier Danse et, avec sa compagnie, au Centre national de la création Adaptée - CNCA de Morlaix, à Bourges Capitale Européenne de la culture 2028, et en compagnonnage avec la Comédie de Genève et la Collection Lambert à Avignon. Ses recherches chorégraphiques explorent les modes relationnels floutant les binarités réel / fiction, nature / culture, organique / artificiel. Il met en relation les corps et la danse envisagés dans leur pluralité esthétique et leur diversité politique, associant des danseur·euses professionnel·les et/ou amateur·ices, dont certain·es sont en situation de handicap ou d’empêchement. La danse, en relation avec l’image et la technologie (robots de téléprésence, drones…), se formule en relation avec des enjeux sociétaux, dans le cadre de processus “in socius” qui associent au long court des partenaires en dehors du champ de l’art (Institut médico-éducatif, hôpitaux, ONG, laboratoires de recherche, écoles…) Au sein de sa compagnie, il a porté une quinzaine d’oeuvres - spectacles, performances, films, installations -, dont plusieurs sont co-signées avec la dramaturge Marine Relinger et le chorégraphe Aloun Marchal, et Hiku (2023) avec la metteuse en scène Anne-Sophie Turion. Diplômé des Gobelins L’école de l’image (Paris), Eric a d’abord été, pendant plusieurs années, dessinateur-animateur dans le cinéma d’animation. Intéressé par les relations entre le corps et l’image, comme par les écritures chorégraphiques en temps réel, il a découvert le hip-hop en 1997, puis le butô japonais, sous la houlette des maîtres.se Carlotta Ikeda et Gyohei Zaitsu, et enfin la danse contemporaine, notamment avec le plasticien chorégraphe allemand VA Wölfl.

Portrait, M le magazine du Monde, Roxana Azimi, oct. 2018

 

Collaborateur·ices

 

Marine Relinger, née à Marseille, est dramaturge et cinéaste. Elle réfléchit aux dispositifs de regards sur les corps et aux fonctions des écritures scéniques et cinématographiques qui les concernent. Dramaturge, elle a co-créé plusieurs pièces de danse portées par la compagnie Shōnen : Phoenix (2018), avec des danseurs connectés à distance depuis la bande de Gaza et le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing ; puis une série de pièces associant des interprètes aux capacités diverses, alternatives ou normées, avec Eric Minh Cuong Castaing et le chorégraphe Aloun Marchal (performance L’Âge d’or - 2018, Forme(s) de vie - 2021, Parc - 2022, Vision - 2026…) Marine Relinger s’intéresse aux notions de relation, de systèmes de violence et de collaboration, cherchant à déplier pour mieux les comprendre les enjeux de nos co-présences et leurs impacts sur les représentations au sein des processus artistiques. Dans le champ du cinéma, elle a filmé et réalisé pendant cinq ans Un corps à soi (2025 - prod. Les Films d’Ici), long métrage qui compose avec le geste et la pensée de la danseuse Elise Argaud. Elle est formée en journalisme (CFJ), en histoire de l’art (Ecole du Louvre) et en philosophie (Université de Nanterre).

Aloun Marchal, chorégraphe improvisateur et danseur, est diplômé du SNDO d'Amsterdam. Lauréat des bourses Danceweb (2008, 2012), SACD (2017), Région Västra Götaland - Suède (2022) et Comité des arts de Suède (2023), il a co-créé des pièces primées comme Gerro, Minos and Him et Bibi Ha Bibi. Avec SonoR (2020), il fusionne danse et musique en live et en 2023, AVATARED mêle danse contemporaine et fête électronique. En collaboration avec Eric Minh Cuong Castaing et Marine Relinger, il poursuit son voyage dans l'art inclusif commencé au sein de la compagnie de danse inclusive suédoise SPINN. Ils créent ensemble L'Âge d'or (2018), Forme(s) de vie (2021), Parc (2022) et Vision (2026). Fasciné par le processus de création de sens, Aloun s'investit dans une approche où penser ne suffit plus, privilégiant une expérience directe et sensorielle de la réalité venant suspendre pour un instant notre irrépressible besoin de faire sens.

Gaëtan Brun-Picard intervient au sein de la compagnie Shōnen en tant que chorégraphe pédagogue. Cet artiste et chorégraphe a co-fondé en 2014 le collectif W.O.R.K.? au sein duquel il développe ses propres recherches artistiques transdisciplinaires. Il collabore ou a collaboré par ailleurs avec Dominique Boivin, Emanuel Gat, le collectif de théâtre contemporain Das Plateau, Alessandro Sciarroni, Pauline Simon et Milla Koistinen. Venant de la danse hip-hop, il s’est formé à la danse et à l’écriture contemporaine auprès de Natalie Pernette, Peeping Tom, T.R.A.S.H., Gyohei Zaitsu, Shiro Daimon ou VA Wölfl.

 

Danse & technologies
Le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing et la compagnie Shōnen portent des projets qui abordent les technologies dans une perspective critique en tant que «nouvelles structures de perception» (cf. notamment Stéphane Vial, L’être et l’écran, comment le numérique change la perception, éd. Puf, 2013). Il s’agit ainsi de proposer des dispositifs, scéniques ou autres, renouvelant la relation des corps entre eux et avec leur environnement, notamment dans des rapports d’interdépendance ou de co-présence (par exemple, par la mise en place d’un Live streaming vidéo entre des danseurs sur scène et des danseurs palestiniens à Gaza - Phoenix, 2018).

Corps pluriels
Les corps (danseu.rs.ses professionnel.le.s, amat.rices.eurs, empêché.e.s, atypiques ou hors-norme) et à la danse sont envisagés dans leurs spécificités, leurs atypismes. Eric Minh Cuong Castaing envisage la danse comme un ensemble de technicités - académiques, urbaines, folkloriques - liées à la culture des corps en présence ou "déterritorialisées" (par exemple, via l’adaptation de techniques de visualisation du buto japonais avec les enfants en situation de handicap - L’Âge d’or, 2018). Le mouvement, enfin, est aussi bien humain que non humain (utilisation de drones ou de robots humanoïdes).

In socius
Au-delà de la réalisation d’une œuvre finale, les projets portés par la compagnie Shōnen s’inscrivent au sein de réalités sociétales, selon une démarche «In socius». Il s’agit d’opérer des processus artistiques en partenariat pour créer des liens concrets et vivaces, à travers les personnes associées, entre des institutions publiques ou spécialisées (laboratoires de recherches, écoles, Centre de soins paliatifs, ONG...) et le monde de l’art.

 

Démarche artistique

 

Soutiens

La compagnie Shōnen est soutenue par la Ville de Marseille, par la Région Sud et le département Bouches-du-Rhône et par la DRAC PACA. Elle reçoit également le soutien de l'ONDA - Office National de Diffusion Artistique - pour ses tournées en France.